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Le blog de Tim.

Ce que je pense.

Sur la défaite du marxisme.

Publié le 17 Octobre 2013

La chute du mur de Berlin et l'effondrement du bloc de l'est semblent avoir marqué la fin de l'idéologie communiste, du marxisme. Dès lors, son adversaire historique, le libéralisme, le capitalisme, apparaît comme le vainqueur du combat idéologique ayant occupé le XXème siècle et notamment la période de la guerre froide. Nous assistons donc, depuis cette chute, au développement du libéralisme victorieux sur toute la surface du globe. La réalisation du marxisme n'aura donc été qu'une parenthèse dans l'histoire.

Quelle fut la nature de cette parenthèse ? Comment peut-on distinguer marxisme et libéralisme ? Ces deux systèmes d'économie politique, ainsi que tous leurs avatars, visent en fait à une seule et même chose : instaurer le bonheur sur terre. La distinction, la contradiction, porte sur les moyens pour parvenir à cette fin. La lutte entre les deux idéologies a donc pris, pendant la guerre froide, la forme d'une course au bonheur, les uns et les autres se réclamant plus heureux que les autres.

Pour parvenir au bonheur de tous, le marxisme démontre d'une part l'inefficacité du libéralisme pour parvenir à cette fin dans sa critique du capitalisme et d'autre part fait reposer sur les plus nombreux, la classe ouvrière, le prolétariat, la responsabilité de mener la lutte politique conduisant à son émancipation et donc, au bonheur de tous.

Le libéralisme, quant à lui, mise, comme son nom l'indique, sur la liberté de chacun et sur la main invisible du marché régulé par la police et la justice d'un État de droit et promet qu'il suffit de ces seules conditions pour rendre possible le bonheur de tous.

Or, ces deux systèmes se sont réalisés, l'un dans le bloc de l'est, l'autre dans le bloc de l'ouest, ce dernier s'étant donc étendu, depuis la chute du premier, sur toute la surface du globe. Et, il se trouve que dans ces deux blocs, dans ces deux cadres réels de mise en pratique de ces systèmes d'économie politique, de nombreuses voix se sont élevée pour dire : « non, nous ne sommes pas heureux. » Chacune de ces idéologies a répondu aux mécontents.

Les marxistes ont justifié la persistance du malheur par l'inachèvement du processus qu'ils avaient engagé et les difficultés pour achever ce processus par la concurrence que lui livrait son adversaire capitaliste, libérale. Il suffisait donc d'attendre sa chute et de l'accélérer pour que, comme promis, chacun soit enfin heureux.

Les libéraux ont justifié, et continuent de justifier la persistance du malheur par deux facteurs. D'une part l'influence des marxistes sur les États qui lui ont donné un rôle économique néfaste au développement libre du marché et donc à la pleine réalisation de leur modèle et d'autre part par le fait que ceux qui sont malheureux le méritent parce qu'ils sont mauvais, soit dans le sens où ils n'ont pas les qualités nécessaires pour être heureux, soit dans le sens morale, c'est à dire qu'ils ne respectent pas la loi pénale.

Nous assistons donc, depuis la défaite officielle du communisme, à trois mouvements généraux qui répondent aux attentes libérales :

1/ Un mouvement de déstructuration progressive des réalisations d'inspiration marxiste dans les États que sont les formes de solidarité collective. En effet, il n'y a pas lieu d'être solidaire puisque chacun, s'il est suffisamment bon, peut être heureux sans avoir besoin d'aide.

2/ Un mouvement de promotion de l'efficacité, c'est à dire de mise en avant des moyens nécessaires pour être suffisamment bon pour être heureux.

3/ Un mouvement de mise en avant de politiques sécuritaires, c'est à dire d'incitation à la répression et à la sévérité contre toute atteinte à la loi pénale, puisque ceux qui ne la respectent pas sont mauvais, que ne pas la respecter empêche d'être heureux et provoque du malheur.

Contre ces mouvements libéraux, un certain esprit marxiste d'opposition subsiste qui fait peine à voir tant il a conscience de sa défaite qui a déjà eu lieu et tant son impuissance est manifeste.

A mon sens, ces deux idéologies, ces deux modèles d'économie politique sont faux, bien qu'ils contiennent tous deux des éléments justes.

Pour dire qu'ils sont faux, je ne me livrerais pas à une critique détaillée de tous les moyens qu'ils mettent en œuvre et des contradictions flagrantes qu'ils contiennent. En fait, il me semble que ces deux modèles partent ensemble d'une même erreur, d'un même présupposé qui est faux. A savoir, ils considèrent ensemble que c'est à l'économie politique de réaliser le bonheur de tous. Or, à mon sens, la question du bonheur est en réalité bien plus complexe, il ne suffit pas de vivre sous le meilleur système d'économie politique pour être heureux. Ces systèmes d'économie politique se proposent de réaliser une fin qu'ils ne peuvent pas atteindre. Alors, ils s'étonnent de ne pas y parvenir et deviennent chaque jour plus durs dans leur doctrine, en viennent presque à nous reprocher de ne pas être heureux et vont jusqu'à nous dire que si l'on n'est pas heureux, c'est parce que l'on est mauvais.

Donc, je pense qu'il est temps de dire que cela suffit. Le bonheur de chacun est sa propre affaire personnelle qui ne relève d'aucun État et d'aucune doctrine d'économie politique. Ces grands penseurs qui veulent réaliser le bonheur sur terre, qu'ils s'occupent du leur, ce sera déjà bien, mais si le leur est de nous dire comment être heureux, de nous obliger à être heureux selon leur méthode, et bien que leurs illusions viennent s'abattre sur le mur du réel.

C'est pourquoi la défaite du marxisme me semble une bonne chose, puisqu'elle met à nu, en quelque sorte, son adversaire qui se trouve dès lors condamné à réussir là où il ne peut que, lui aussi, échouer.

Néanmoins, il ne suffit pas de dire que les fins que visent l'économie politique sous sa forme actuelle sont délirantes, il est encore nécessaire d'en déterminer de nouvelles. Cette question me semble être un développement d'une question plus fondamentale qui est : à quoi sert un État ?

A mon sens, je répondrais simplement qu'un État est un outil qui sert à organiser la vie collective, à en disposer les règles élémentaires, à assurer la défense intérieure et extérieure de ses membres et à mettre en place des systèmes de solidarité collective. En réalité, il me semble que nous n'en sommes peut-être pas, du moins en France, tant éloignés.

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R
Article intéressant, néamoins, j'y vois deux erreurs flagrantes concernant le Libéralisme. Quand vous dites &quot;A savoir, ils considèrent ensemble que c'est à l'économie politique de réaliser le bonheur de tous.&quot; cette affirmation est en partie erronée, l'économie politique ou Etat stratège n'est aucunement défendue dans le libéralisme, justement, c'est à proprement parlé le contraire. Tandis qu'effectivement, le marxisme en fait l'éloge. <br /> <br /> &quot;Donc, je pense qu'il est temps de dire que cela suffit. Le bonheur de chacun est sa propre affaire personnelle qui ne relève d'aucun État et d'aucune doctrine d'économie politique. Ces grands penseurs qui veulent réaliser le bonheur sur terre, qu'ils s'occupent du leur, ce sera déjà bien, mais si le leur est de nous dire comment être heureux, de nous obliger à être heureux selon leur méthode, et bien que leurs illusions viennent s'abattre sur le mur du réel.&quot; Ceci est un éloge involontaire fait au libéralisme justement :)
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